Allez un peu de propagande de politique :
T'es-tu déjà demandé pourquoi tu n'étais pas centriste ?
Malgré le fait que tu perdes ton temps à lire ces lignes, j'aime à penser que tu n'es pas trop stupide. Tu ne te contenterais donc pas de répondre bêtement par un simple "parce que je suis de gauche/droite rayer la mention inutile" sans t'être vraiment posé la question. Tu ne peux pas non plus t'être arrêté à l'image d'incompétence juvénile de Bayrou renvoyée par les guignols, ou par la soi-disant absence de programme du parti centriste dénoncée par ses adversaires eux-mêmes les moins pourvus en la matière.
Je sais que la gauche t'a dit que l'UDF était un parti de droite, que Sarkozy t'a répété qu'ils marchaient main dans la main avec le PS, et qu'en bon gauchiste/droiteux que tu es, tu as été tenté de croire l'un ou l'autre. Mais je crois sincèrement que tu n'es pas complètement idiot, que tu es capable de te rendre compte qu'un parti désigné par la droite comme étant de gauche et par la gauche comme étant de droite doit bien au final être au moins un peu au centre pour de vrai.
Tu ne t'es pas non plus laissé démonter par l'argumerde du vote utile, pas après la montée fulgurante de Bayrou dans les sondages des dernières présidentielles, qu'on voyait à égalité avec Ségolène au premier tour et seul vainqueur possible contre Sarkozy au second.
En fait si, je crois que tu ne t'y es pas intéressé de plus près à cause d'une de ces raisons ridicules.
Bayrouiste (ça se dit ?) convaincu, j'ai tenté de rallier à sa cause nombre de ceux avec qui j'ai débattu durant la période électorale des présidentielles (période on ne peut plus propice aux débats et aux remises en questions politiques). Je n'ai eu pour réponse de mes vis-à-vis que ce genre d'argument. Les seules personnes qui s'étaient intéressées au programme de l'UDF étaient finalement ceux qui, comme moi, avaient choisi de lui donner leur vote.
Alors peut-être fais-tu partie de ceux que je n'ai pas encore rencontrés qui, ayant pris connaissance du programme centriste, ne s'y sont pas reconnus; mais je t'avoue que j'ai plutôt tendance à penser que tu ne t'y es tout simplement pas attardé.
Tu admettras pourtant que ça vaut bien un coup d'œil, surtout à la cyberheure actuelle où, en deux clics, au lieu de perdre ton temps sur un blog quelconque, tu aurais pu être en train de consulter les programmes des uns et des autres sur leurs sites officiels.
As-tu été à ce point convaincu par un quelconque gouvernement de droite ou de gauche que tu as vu se succéder que tu estimes ta confiance en ton parti infaillible ? N'as-tu pas envie de voir si, ailleurs, il pourrait y avoir des idées au moins aussi intelligentes ?
Peut-être es-tu un militant communiste convaincu de l'essence démoniaque d'un régime prenant en compte le fonctionnement de l'économie, ou un réactionnaire persuadé qu'il n'y aura point de salut sans fermeture des frontières. Dans ce cas-là effectivement, rien ne sert de t'intéresser au centre, ne perd pas ton temps et va droit aux urnes voter pour ton petit candidat qui ne sera jamais élu, et j'ai envie de dire heureusement. Mais dans le cas contraire, tu devrais au moins jeter un œil aux propositions de l'UDF, tu pourrais bien y trouver ton compte.
Bref ce n'est pas à moi de te dire pour qui voter, mais aux prochaines élections, fais-moi le plaisir de te renseigner sur les programmes des candidats, au moins ceux vaguement susceptibles d'être élus, avant de glisser bêtement ton bulletin habituel dans l'urne.
dimanche 30 septembre 2007
Crois en moi
8 millions de scientologues croient que leurs problèmes viennent d'âmes extraterrestres enfermées dans leurs corps par l'ancien empereur galactique Xenu.
13 millions de mormons croient en un Jésus Christ qui aurait visité le continent américain antique, alors peuplé par des blancs "civilisés".
15 millions de juifs, 1,3 milliard de musulmans et 2,2 milliard de chrétiens croient que des créatures faites de lumière, ailées et asexuées, font l'intermédiaire entre nous et un dieu tout-puissant qui nous aurait tous créés.
Si autant de gens croient en un tel tissu de mythes invérifiables, pourquoi ne croiraient-ils pas en moi ?
Moi j'existe, je peux le prouver.
Sur les 6 milliards d'habitants de cette planète, à peine 900 millions sont sans religion. Si on fait fi des 150 millions d'athées qui refusent de croire par principe, j'arriverai bien à convaincre quelques-uns des 750 millions d'agnostiques de croire en moi et de me vénérer.
Après tout, pour être un dieu au même titre que les autres, il suffit qu'une part de la population te vénère : aucun des "dieux existants" ne fait pour l'instant l'unanimité. Quand on voit le nombre de gens à qui les Raziel, L. Ron Hubbard, Joseph Smith, Moïse, Mohammed ou autres Jésus ont fait gober leurs conneries, je ne vois vraiment aucune raison de ne pas parvenir à me faire déifier au moins par quelques illuminés.
13 millions de mormons croient en un Jésus Christ qui aurait visité le continent américain antique, alors peuplé par des blancs "civilisés".
15 millions de juifs, 1,3 milliard de musulmans et 2,2 milliard de chrétiens croient que des créatures faites de lumière, ailées et asexuées, font l'intermédiaire entre nous et un dieu tout-puissant qui nous aurait tous créés.
Si autant de gens croient en un tel tissu de mythes invérifiables, pourquoi ne croiraient-ils pas en moi ?
Moi j'existe, je peux le prouver.
Sur les 6 milliards d'habitants de cette planète, à peine 900 millions sont sans religion. Si on fait fi des 150 millions d'athées qui refusent de croire par principe, j'arriverai bien à convaincre quelques-uns des 750 millions d'agnostiques de croire en moi et de me vénérer.
Après tout, pour être un dieu au même titre que les autres, il suffit qu'une part de la population te vénère : aucun des "dieux existants" ne fait pour l'instant l'unanimité. Quand on voit le nombre de gens à qui les Raziel, L. Ron Hubbard, Joseph Smith, Moïse, Mohammed ou autres Jésus ont fait gober leurs conneries, je ne vois vraiment aucune raison de ne pas parvenir à me faire déifier au moins par quelques illuminés.
vendredi 28 septembre 2007
Amitié et familiarité
Desproges classait les gens qui nous entourent en 5 catégories "qu'on a plus ou moins le temps d'aimer" : les inconnus (il peut s'en génocider des mille et des cent sans qu'on en soit guère affecté), les relations (essentiellement décoratives ou entretenues par politesse, pouvant parfois se muer en amitié), les copains (avec qui on entretient une certaine complicité, allant parfois jusqu'à se comprendre à demi-mot), les amis (qui se distinguent par leur capacité à nous décevoir profondément) et la femme qu'on aime.
Même si personnellement j'aurais rajouté quelques catégories, comme la famille ou les flirts, j'ai toujours trouvé cette catégorisation d'une pertinence remarquable.
Mais ce n'est pas vraiment le sujet que je voulais aborder ici.
Tu auras sans doute remarqué qu'on traite souvent mieux les personnes qu'on connait moins bien. En effet, on a tendance à envoyer plus facilement sur les roses sa propre mère qu'un vague collègue de boulot quand l'un des deux vient nous demander un service ennuyeux; en soirée, on se montre souvent plus agréable et moins agressif dans nos désaccord envers un quelconque quidam avec qui on converse depuis quelques minutes qu'avec un ami de toujours; on retient désespéremment l'horrible pet encore humide du cassoulet de la veille assis dans le tram derrière une inconnue, alors qu'on se laisse aller sans vergogne allongé à côté de la femme qu'on aime.
Ce phénomène, si répandu et pourtant si généralement mal géré, s'appelle la familiarité.
Il a brisé plus de couples que l'alcool et l'impuissance réunis, rendu invivables les réunions des familles les plus unies et, plus grave que tout, lassé les amitiés les plus profondes.
C'est vrai que c'est mal foutu quand on y pense. C'est avec les personnes qu'on connait, et souvent qu'on aime le plus qu'on se comporte le moins bien, qu'on s'engueule le plus, qu'on se laisse le plus aller, qu'on est le moins correct.
Ce quasi-paradoxe est d'autant plus délicat à gérer pour les nombreuses personnes qui peinent à exprimer devant autrui leurs émotions ou sentiments ou qui, comme moi, évitent plus ou moins volontairement de le faire.
Il existe selon moi deux moyens de le combattre : Soit s'efforcer de pas y succomber et d'être d'autant plus adorable avec ceux qui nous sont proches, ce qui a tendance à impliquer d'être aussi plus froid et plus fermé aux inconnus et aux relations, surtout quand on y ajoute un certain degré de timidité ou de misanthropie; soit en faire fi, tâcher de reconnaitre cette familiarité dans les comportements qu'elle induit et ne pas y prêter attention.
Une troisième méthode, un peu plus tordue, consiste à la prendre pour ce qu'elle est, une manifestation, certes involontaire, inconsciente et désagréable, de proximité et d'affection.
Même si j'y suis relativement peu sensible, je remarque aujourd'hui que les pires disputes que j'aie eues, les pires moments que j'aie pu connaitre et les seules larmes que j'aie versées ces dernières années étaient le fruit de cette familiarité.
Desproges distinguait l'ami par sa capacité à nous décevoir. Je distingue les personnes que j'aime en général (que ce soit d'amour familial, sentimental ou d'amitié) par leur capacité à me faire souffrir.
Même si personnellement j'aurais rajouté quelques catégories, comme la famille ou les flirts, j'ai toujours trouvé cette catégorisation d'une pertinence remarquable.
Mais ce n'est pas vraiment le sujet que je voulais aborder ici.
Tu auras sans doute remarqué qu'on traite souvent mieux les personnes qu'on connait moins bien. En effet, on a tendance à envoyer plus facilement sur les roses sa propre mère qu'un vague collègue de boulot quand l'un des deux vient nous demander un service ennuyeux; en soirée, on se montre souvent plus agréable et moins agressif dans nos désaccord envers un quelconque quidam avec qui on converse depuis quelques minutes qu'avec un ami de toujours; on retient désespéremment l'horrible pet encore humide du cassoulet de la veille assis dans le tram derrière une inconnue, alors qu'on se laisse aller sans vergogne allongé à côté de la femme qu'on aime.
Ce phénomène, si répandu et pourtant si généralement mal géré, s'appelle la familiarité.
Il a brisé plus de couples que l'alcool et l'impuissance réunis, rendu invivables les réunions des familles les plus unies et, plus grave que tout, lassé les amitiés les plus profondes.
C'est vrai que c'est mal foutu quand on y pense. C'est avec les personnes qu'on connait, et souvent qu'on aime le plus qu'on se comporte le moins bien, qu'on s'engueule le plus, qu'on se laisse le plus aller, qu'on est le moins correct.
Ce quasi-paradoxe est d'autant plus délicat à gérer pour les nombreuses personnes qui peinent à exprimer devant autrui leurs émotions ou sentiments ou qui, comme moi, évitent plus ou moins volontairement de le faire.
Il existe selon moi deux moyens de le combattre : Soit s'efforcer de pas y succomber et d'être d'autant plus adorable avec ceux qui nous sont proches, ce qui a tendance à impliquer d'être aussi plus froid et plus fermé aux inconnus et aux relations, surtout quand on y ajoute un certain degré de timidité ou de misanthropie; soit en faire fi, tâcher de reconnaitre cette familiarité dans les comportements qu'elle induit et ne pas y prêter attention.
Une troisième méthode, un peu plus tordue, consiste à la prendre pour ce qu'elle est, une manifestation, certes involontaire, inconsciente et désagréable, de proximité et d'affection.
Même si j'y suis relativement peu sensible, je remarque aujourd'hui que les pires disputes que j'aie eues, les pires moments que j'aie pu connaitre et les seules larmes que j'aie versées ces dernières années étaient le fruit de cette familiarité.
Desproges distinguait l'ami par sa capacité à nous décevoir. Je distingue les personnes que j'aime en général (que ce soit d'amour familial, sentimental ou d'amitié) par leur capacité à me faire souffrir.
dimanche 23 septembre 2007
Débats stériles
Un débat est stérile dans très exactement 95,83% des cas.
Cette affirmation est doublement fausse. D'abord parce que le pourcentage exact est difficilement obtensible (je mets au défi quiconque de me le trouver pour de bon), sans doute en constante évolution et donc totalement inventé. Il n'y a qu'une chance infime que je sois tombé juste et toutes les chances pour que, même si c'était le cas, ce chiffre ait déjà évolué pendant le temps qu'il t'a fallu pour lire cette phrase.
Mais surtout un débat n'est que très rarement stérile.
Ce qui est vrai, c'est que dans une très large majorité des cas, un débat ne mène à la capitulation d'aucun des deux camps.
Attention, je parle ici des débats sur des thèmes interprétatoires ou éventualistes, pas de ces débats où deux partis ne sont pas d'accord sur un fait établi et passent des heures à se soutenir l'un l'autre qu'ils se trompent alors qu'un tour sur Wikipedia ou dans le Guiness les eut fixés en un rien de temps.
Je parle bel et bien de ces débats sur des thèmes existentiels ou politiques, sur des goûts ou des couleurs, sur les conséquences de tel ou tel évènement fictif ou réel, ces débats inutiles par essence puisque ne pouvant par définition pas trancher la question de façon absolue.
Dans ce genre de débats, s'échiner à rallier son adversaire à sa cause est souvent peine perdue. Bien sûr, il y a des exceptions, mais dans la large majorité des cas, chacun campe sur ses positions. Au pire, on coupera même sur un laxatif lieu commun de type "de toutes façons chacun ses opinions" ou autre formule tout aussi vomitivement consensuelle. L'autre éventualité, guère préférable, consiste à s'époumoner pendant des heures.
Il arrive même régulièrement qu'un débatteur à cours d'argument ne démorde pas pour autant de la thèse qu'il soutient, ce en quoi il a d'ailleurs bien raison. Après tout, ce n'est pas parce qu'on ne trouve pas les arguments ou qu'on ne plaide pas bien sa cause qu'elle en devient moins juste. Cela impliquerait que la vérité de ce que je défends dépende des seules aptitudes dialectiques de mon opposant : s'il a raison de moi, ce que j'avance est faux, si c'est moi qui gagne, c'est vrai ? On risque un sacré non-sens si je triomphe du premier avant de m'incliner contre le second.
Néanmoins, aussi buttés qu'en soient les différents participants, on doit au moins reconnaitre au débat deux vertus.
La première est l'enseignement. En effet il arrive couramment qu'on prenne connaissance, via les exemples des autres, de faits nouveaux qui nous étaient inconnus, venant s'ajouter à notre culture. Tu me diras, pour se cultiver, autant aller passer sa journée sur Wikipedia, ouvrir un bouquin ou regarder la 5, c'est moins agressif et sûrement plus instructif. Et je te répondrai que tu n'as pas tort.
La seconde, plus importante, est la remise en question. En effet, tout inflexibles qu'aient été les deux parties, une fois le débat terminé et l'affrontement remis, elles auront tout loisir d'y repenser et de profiter des contre-arguments et des exemples avancés par leur opposant pour revoir plus ou moins légèrement leurs points de vue afin de colmater les quelques brêches mises en avant dans leurs raisonnements.
Stérile donc, un débat ne l'est que rarement.
Cette affirmation est doublement fausse. D'abord parce que le pourcentage exact est difficilement obtensible (je mets au défi quiconque de me le trouver pour de bon), sans doute en constante évolution et donc totalement inventé. Il n'y a qu'une chance infime que je sois tombé juste et toutes les chances pour que, même si c'était le cas, ce chiffre ait déjà évolué pendant le temps qu'il t'a fallu pour lire cette phrase.
Mais surtout un débat n'est que très rarement stérile.
Ce qui est vrai, c'est que dans une très large majorité des cas, un débat ne mène à la capitulation d'aucun des deux camps.
Attention, je parle ici des débats sur des thèmes interprétatoires ou éventualistes, pas de ces débats où deux partis ne sont pas d'accord sur un fait établi et passent des heures à se soutenir l'un l'autre qu'ils se trompent alors qu'un tour sur Wikipedia ou dans le Guiness les eut fixés en un rien de temps.
Je parle bel et bien de ces débats sur des thèmes existentiels ou politiques, sur des goûts ou des couleurs, sur les conséquences de tel ou tel évènement fictif ou réel, ces débats inutiles par essence puisque ne pouvant par définition pas trancher la question de façon absolue.
Dans ce genre de débats, s'échiner à rallier son adversaire à sa cause est souvent peine perdue. Bien sûr, il y a des exceptions, mais dans la large majorité des cas, chacun campe sur ses positions. Au pire, on coupera même sur un laxatif lieu commun de type "de toutes façons chacun ses opinions" ou autre formule tout aussi vomitivement consensuelle. L'autre éventualité, guère préférable, consiste à s'époumoner pendant des heures.
Il arrive même régulièrement qu'un débatteur à cours d'argument ne démorde pas pour autant de la thèse qu'il soutient, ce en quoi il a d'ailleurs bien raison. Après tout, ce n'est pas parce qu'on ne trouve pas les arguments ou qu'on ne plaide pas bien sa cause qu'elle en devient moins juste. Cela impliquerait que la vérité de ce que je défends dépende des seules aptitudes dialectiques de mon opposant : s'il a raison de moi, ce que j'avance est faux, si c'est moi qui gagne, c'est vrai ? On risque un sacré non-sens si je triomphe du premier avant de m'incliner contre le second.
Néanmoins, aussi buttés qu'en soient les différents participants, on doit au moins reconnaitre au débat deux vertus.
La première est l'enseignement. En effet il arrive couramment qu'on prenne connaissance, via les exemples des autres, de faits nouveaux qui nous étaient inconnus, venant s'ajouter à notre culture. Tu me diras, pour se cultiver, autant aller passer sa journée sur Wikipedia, ouvrir un bouquin ou regarder la 5, c'est moins agressif et sûrement plus instructif. Et je te répondrai que tu n'as pas tort.
La seconde, plus importante, est la remise en question. En effet, tout inflexibles qu'aient été les deux parties, une fois le débat terminé et l'affrontement remis, elles auront tout loisir d'y repenser et de profiter des contre-arguments et des exemples avancés par leur opposant pour revoir plus ou moins légèrement leurs points de vue afin de colmater les quelques brêches mises en avant dans leurs raisonnements.
Stérile donc, un débat ne l'est que rarement.
Je suis d'accord avec moi-même
Je pars du principe que je suis d'accord avec moi-même.
Ça paraît stupide mais ça implique le fait que je pense que j'ai raison.
Qu'on nous traite de présomptueux autant qu'on veut, je maintiens, et je suis d'accord avec moi-même sur ce point, que ceux qui partent du principe qu'ils ont raison ont certainement moins un problème que ceux qui partent du principe qu'ils ont tort et, sans doute que ceux, si nombreux, qui fonctionnent comme nous sans vouloir se l'avouer.
Ça paraît stupide mais ça implique le fait que je pense que j'ai raison.
Qu'on nous traite de présomptueux autant qu'on veut, je maintiens, et je suis d'accord avec moi-même sur ce point, que ceux qui partent du principe qu'ils ont raison ont certainement moins un problème que ceux qui partent du principe qu'ils ont tort et, sans doute que ceux, si nombreux, qui fonctionnent comme nous sans vouloir se l'avouer.
samedi 15 septembre 2007
Matraquage médiatique
Allez, un sujet d'actualité pour changer.
Avant toute chose, sache que je ne suis pas un grand détracteur des médias et de leur influence sur nos comportements. Ils ne me font pas vraiment peur et me paraissent n'avoir un impact négatif qu'assez limité. Il m'arrive même parfois, plus ou moins accidentellement, d'user de mon temps en pure perte en me laissant happer par certains divertissemerdes de la télé-poubelle.
Bref ne prends pas le sujet qui suit comme de l'antimédiatisme primaire.
N'empêche que je suis vraiment impressionné par leur capacité à maitriser les foules.
L'exemple que je vais prendre est assez simple, tu n'as pas pu passer à côté : il s'agit de la Coupe du Monde de rugby.
Il y a de cela encore six mois, personne n'en avait quoi que ce soit à foutre du rugby !
Oui, je sais, tu vas pouvoir me dire, comme un peu tout le monde, que tu t'étais déjà arrêté devant un match du tournoi des six nations et que ça t'avait plus ou moins plu. Moi-même j'ai toujours eu un certain respect pour la noble violence de ce sport.
Certes, tu peux arguer que la FFR comptait déjà près de 250 000 licenciés, qu'il y avait un certain nombre de clubs en France, plein de gens qui suivaient et bla et bla et bla...
N'empêche que le rugby avait droit à une ou deux diffusions annuelles sur chaines hertziennes, genre les chocs des titans, les gros matchs du quinze de France... On ne comptait que quelques villes, notamment dans le sud, avec une vraie culture du rugby, et quelques clubs disséminés à droite à gauche. Le nombre de licenciés, assez bon indicateur, est instructif. 250 000 forcément dit comme ça ça fait beaucoup mais ce n'est pas grand chose comparé aux 2 280 000 du football ou aux 450 000 du basket, qu'on voit au passage beaucoup moins à la télé. Pour te donner une idée, le rugby compte moins d'adhérents licenciés (en France) que des sports comme le golf, la pétanque, la gymnastique ou encore le canoë-kayak; c'est pourtant un sport collectif, qui se pratique donc essentiellement en club, impliquant quasi-systématiquement une licence, contrairement à la natation ou à la pétanque.
Et pourtant, il suffit que la France en soit choisie comme pays organisateur d'une compétition pour que chacun devienne un passionné de rugby de longue date. On voit les clubs faire parader leurs jeunes adhérents en fanfare dans les rues de nos villes, on ne parle plus que de rugby, chacun rentre chez soi ou se rue au stade pour regarder tel match plus ou moins important.
Qu'on ne vienne pas me dire que le pays s'est spontanément rendu compte de son amour pour ce sport si longtemps délaissé.
Que la fierté nationale de l'organisation d'un gros évènement sportif ait eu son rôle à jouer, je veux bien le croire.
Mais soyons réalistes, la cause, la vraie, c'est le matraquage médiatique incessant que nous subissons chaque jour. Impossible d'allumer ma télé sans tomber sur une pub représentant des colosses en maillot rayé, de me balader dans la rue sans être envahi d'affiches de ballons ovales me vantant les mérites d'un nouveau sandwich à la viande, d'écouter France Info 10 minutes sans tomber sur une interview d'un vieux rugbyman anissé qui m'explique en large et en travers avec son accent du sud à quel point sa ville a toujours été la patrie du rugby. De la pub aux info, des discours aux évènements communaux, des journaux aux ragots de basse-cour, le rugby est partout, énorme, omniprésent, écrasant.
En quelques semaines, les médias ont réussi à canaliser l'intérêt de tout un pays, à enflammer les passions, à substituer pour un temps le sport national.
Bien sûr tout est pour le mieux. Tout cet engouement aura rapporté à la France un sacré paquet, favorisé la consommation et l'économie, révélé aux Français une activité sportive qui préviendra bien des obésités et des maladies vasculaires et fait exploser le nombre de licenciés à la FFR.
Mise à part une poignée de grincheux dont le non-intérêt pour le sport pourrait presque être qualifié d'anti-national et quelques pauvres idoles footballistiques pour un temps délaissées, tout le monde est bien content.
Mais je ne peux m'empêcher de m'attarder sur les questions que ça soulève quant à notre malléabilité, notre capacité à penser librement ou au contraire à être manipulés, bref nos volonté, conscience et dignité d'êtres humains.
Avant toute chose, sache que je ne suis pas un grand détracteur des médias et de leur influence sur nos comportements. Ils ne me font pas vraiment peur et me paraissent n'avoir un impact négatif qu'assez limité. Il m'arrive même parfois, plus ou moins accidentellement, d'user de mon temps en pure perte en me laissant happer par certains divertissemerdes de la télé-poubelle.
Bref ne prends pas le sujet qui suit comme de l'antimédiatisme primaire.
N'empêche que je suis vraiment impressionné par leur capacité à maitriser les foules.
L'exemple que je vais prendre est assez simple, tu n'as pas pu passer à côté : il s'agit de la Coupe du Monde de rugby.
Il y a de cela encore six mois, personne n'en avait quoi que ce soit à foutre du rugby !
Oui, je sais, tu vas pouvoir me dire, comme un peu tout le monde, que tu t'étais déjà arrêté devant un match du tournoi des six nations et que ça t'avait plus ou moins plu. Moi-même j'ai toujours eu un certain respect pour la noble violence de ce sport.
Certes, tu peux arguer que la FFR comptait déjà près de 250 000 licenciés, qu'il y avait un certain nombre de clubs en France, plein de gens qui suivaient et bla et bla et bla...
N'empêche que le rugby avait droit à une ou deux diffusions annuelles sur chaines hertziennes, genre les chocs des titans, les gros matchs du quinze de France... On ne comptait que quelques villes, notamment dans le sud, avec une vraie culture du rugby, et quelques clubs disséminés à droite à gauche. Le nombre de licenciés, assez bon indicateur, est instructif. 250 000 forcément dit comme ça ça fait beaucoup mais ce n'est pas grand chose comparé aux 2 280 000 du football ou aux 450 000 du basket, qu'on voit au passage beaucoup moins à la télé. Pour te donner une idée, le rugby compte moins d'adhérents licenciés (en France) que des sports comme le golf, la pétanque, la gymnastique ou encore le canoë-kayak; c'est pourtant un sport collectif, qui se pratique donc essentiellement en club, impliquant quasi-systématiquement une licence, contrairement à la natation ou à la pétanque.
Et pourtant, il suffit que la France en soit choisie comme pays organisateur d'une compétition pour que chacun devienne un passionné de rugby de longue date. On voit les clubs faire parader leurs jeunes adhérents en fanfare dans les rues de nos villes, on ne parle plus que de rugby, chacun rentre chez soi ou se rue au stade pour regarder tel match plus ou moins important.
Qu'on ne vienne pas me dire que le pays s'est spontanément rendu compte de son amour pour ce sport si longtemps délaissé.
Que la fierté nationale de l'organisation d'un gros évènement sportif ait eu son rôle à jouer, je veux bien le croire.
Mais soyons réalistes, la cause, la vraie, c'est le matraquage médiatique incessant que nous subissons chaque jour. Impossible d'allumer ma télé sans tomber sur une pub représentant des colosses en maillot rayé, de me balader dans la rue sans être envahi d'affiches de ballons ovales me vantant les mérites d'un nouveau sandwich à la viande, d'écouter France Info 10 minutes sans tomber sur une interview d'un vieux rugbyman anissé qui m'explique en large et en travers avec son accent du sud à quel point sa ville a toujours été la patrie du rugby. De la pub aux info, des discours aux évènements communaux, des journaux aux ragots de basse-cour, le rugby est partout, énorme, omniprésent, écrasant.
En quelques semaines, les médias ont réussi à canaliser l'intérêt de tout un pays, à enflammer les passions, à substituer pour un temps le sport national.
Bien sûr tout est pour le mieux. Tout cet engouement aura rapporté à la France un sacré paquet, favorisé la consommation et l'économie, révélé aux Français une activité sportive qui préviendra bien des obésités et des maladies vasculaires et fait exploser le nombre de licenciés à la FFR.
Mise à part une poignée de grincheux dont le non-intérêt pour le sport pourrait presque être qualifié d'anti-national et quelques pauvres idoles footballistiques pour un temps délaissées, tout le monde est bien content.
Mais je ne peux m'empêcher de m'attarder sur les questions que ça soulève quant à notre malléabilité, notre capacité à penser librement ou au contraire à être manipulés, bref nos volonté, conscience et dignité d'êtres humains.
jeudi 13 septembre 2007
Ta machine à tuer
Parmi les nombreuses infamies qui tapissent notre vie quotidienne, il en est une particulièrement abjecte qui, pourtant, semble extrêmement courante et parfaitement acceptée.
Je ne parle pas ici de viol d'enfant, de meurtre, d'attentat ou de torture. Ces exactions sont effectivement révoltantes et mériteraient au moins autant de se voir dénoncées ici, mais elles restent tout de même plutôt rares par rapport à celle que je tiens à fustiger aujourd'hui.
Je ne parle pas non plus de piratage, de vol à l'étalage, de fraude fiscale ou d'émissions de télé-réalité. Ces menus larcins, bien que préjudiciables, n'ont guère de conséquences graves sur la vie ou la santé des gens (encore que pour la télé-réalité ce soit discutable).
Ce méfait que je veux dénoncer est presque aussi grave que les premiers tout en étant au moins aussi courant que les seconds.
Il s'agit de la conduite en état d'ébriété.
J'entends déjà cette réflexion se former au fin fond de ton cerveau reptilien tant la zone qui contrôle ta logique, si accoutumée à la chose qu'elle en est atrophiée de dédramatisation, se désintéresse d'un sermon aussi moralisateur.
"Pfiou, je m'attendais à un truc vraiment grave. Conduire bourré on sait que c'est pas bien mais bon..."
Maintenant rallume ta boîte à penser et réfléchis-y avec moi de manière un tantinet sérieuse. L'abruti lambda qui, par inconséquence, paresse ou stupidité maladive, ou toute autre raison aussi mauvaise soit-elle, monte dans sa voiture bourré et prend comme il peut le chemin de sa tanière, quel risque fait-il courir ? Et à qui ?
En général, il a un minimum de sens commun, comme en témoigne son obtention du code et du permis (ceux qui conduisent bourrés et sans permis sont tellement hauts dans mon échelle du dégoût que je préfère ne pas m'étendre sur leur cas), il a donc au moins déjà eu affaire à un minimum de sensibilisation et sait vaguement que c'est risqué pour lui (je dis lui mais ça peut être elle aussi). Ce risque, en héros courageux qu'il est, il l'accepte et l'assume pleinement.
Ce qu'un savant mélange d'égocentrisme et de stupidité lui empêche de voir, c'est qu'il a à peu près autant de chance de flinguer quelqu'un d'autre que de se flinguer lui-même.
Après tout, c'est pas si grave, c'est juste un danger de mort et de handicap permanent qu'il fait courir à lui-même et à ceux de ses proches qui, dans un élan d'inconscience collective, se seraient proposé ou laissé convaincre de monter avec lui. Si encore ça ne concernait que ceux-là, ce ne serait quelque part pas si grave, un bel exemple parmi tant d'autres de sélection darwinienne. Mais seulement voilà, conduire bourré c'est impliquer une foule d'innocents qui n'ont rien demandé : la famille qui arrive en voiture en face, la p'tite vieille qui traverse dans la rue sombre, le jeune en scooter sur le bord de la route, etc.
"Ouais mais t'inquiète, j'ai l'habitude, je l'ai déjà fait plein de fois et il m'est jamais rien arrivé."
Mais con de toi !!
Puisses-tu t'enrouler autour du premier platane qui se présentera à toi avant d'avoir fait des victimes! Quand bien même tu aurais cette élégance que ce ne serait pas assez. Te plaît-elle tant que ça la perspective de finir ta vie dans un fauteuil à roulettes, que tu n'es pas prêt à faire l'effort de dormir dans ta voiture quelques heures pour l'écarter ? Tu ne mérites pas le dixième de ce que fera pour toi la société, à prendre en charge le prix exorbitant de ton coma ou de ton infirmité, pendant toutes ces années où tu croupiras, inutile, à peine assez puni pour l'étendue de ta connerie. Et le pire c'est que la société te plaindra, mielleusement larmoyante devant le pauvre miséreux que le destin a frappé. Et bien moi je ne te plaindrai pas.
Quand bien même tu nous rendrais le service de te tuer sur le coup je ne te plaindrais pas. Outre que rien ne sert de plaindre un mort, tu laisserais toujours derrière toi une famille accablée, se ruinant en obsèques pour te rendre un hommage dont tu n'es même pas digne.
Malgré ma profonde conviction de prêcher dans le vide et de ne pouvoir toucher ni ton cerveau poreux ni ton dangereux égo, je m'attarde à te rappeler que je suis au courant que tu ne tues pas à chaque fois. Je sais que ton aptitude à maîtriser ton engin de mort n'a généralement pas encore eu de faille, sinon j'ose espérer que tu aurais compris.
Non, presque malheureusement, ce n'est pas le premier soir où tu vas à la faute que le drame se produit; si c'était le cas, ça finirait par se savoir et j'aurais peut-être moins à te supporter sous tous ces visages familiers autour de moi. Ce n'est pas forcément la deuxième non plus, ni nécessairement la troisième. De même que tu peux conduire bourré sans que rien n'arrive, tu peux avoir un accident en étant sobre et attentif. Après tout tu ne fais qu'augmenter les risques.
Cet argument te plaît, te conforte dans la douce chaleur de ta confortable ignorance. Mais c'est la reproduction du risque qui fait que ça finit par arriver.
Si tu dois ne retenir qu'une leçon de cette diatribe enflammée, c'est que chaque fois que tu prendras le volant ivre, aussi sûr de toi et de ta capacité à rentrer sans encombre que tous ceux qui, chaque jour, tuent des gens sur la route, tu fais un pas de plus vers la pire chose qui puisse t'arriver. N'oublie pas que ta voiture est une machine à tuer et que si tu ne fais pas tout ce qu'il faut pour en assurer un usage responsable, tu commets potentiellement un crime bien plus grave que la plupart de ceux que tu réprouves avec dégoût.
Je ne parle pas ici de viol d'enfant, de meurtre, d'attentat ou de torture. Ces exactions sont effectivement révoltantes et mériteraient au moins autant de se voir dénoncées ici, mais elles restent tout de même plutôt rares par rapport à celle que je tiens à fustiger aujourd'hui.
Je ne parle pas non plus de piratage, de vol à l'étalage, de fraude fiscale ou d'émissions de télé-réalité. Ces menus larcins, bien que préjudiciables, n'ont guère de conséquences graves sur la vie ou la santé des gens (encore que pour la télé-réalité ce soit discutable).
Ce méfait que je veux dénoncer est presque aussi grave que les premiers tout en étant au moins aussi courant que les seconds.
Il s'agit de la conduite en état d'ébriété.
J'entends déjà cette réflexion se former au fin fond de ton cerveau reptilien tant la zone qui contrôle ta logique, si accoutumée à la chose qu'elle en est atrophiée de dédramatisation, se désintéresse d'un sermon aussi moralisateur.
"Pfiou, je m'attendais à un truc vraiment grave. Conduire bourré on sait que c'est pas bien mais bon..."
Maintenant rallume ta boîte à penser et réfléchis-y avec moi de manière un tantinet sérieuse. L'abruti lambda qui, par inconséquence, paresse ou stupidité maladive, ou toute autre raison aussi mauvaise soit-elle, monte dans sa voiture bourré et prend comme il peut le chemin de sa tanière, quel risque fait-il courir ? Et à qui ?
En général, il a un minimum de sens commun, comme en témoigne son obtention du code et du permis (ceux qui conduisent bourrés et sans permis sont tellement hauts dans mon échelle du dégoût que je préfère ne pas m'étendre sur leur cas), il a donc au moins déjà eu affaire à un minimum de sensibilisation et sait vaguement que c'est risqué pour lui (je dis lui mais ça peut être elle aussi). Ce risque, en héros courageux qu'il est, il l'accepte et l'assume pleinement.
Ce qu'un savant mélange d'égocentrisme et de stupidité lui empêche de voir, c'est qu'il a à peu près autant de chance de flinguer quelqu'un d'autre que de se flinguer lui-même.
Après tout, c'est pas si grave, c'est juste un danger de mort et de handicap permanent qu'il fait courir à lui-même et à ceux de ses proches qui, dans un élan d'inconscience collective, se seraient proposé ou laissé convaincre de monter avec lui. Si encore ça ne concernait que ceux-là, ce ne serait quelque part pas si grave, un bel exemple parmi tant d'autres de sélection darwinienne. Mais seulement voilà, conduire bourré c'est impliquer une foule d'innocents qui n'ont rien demandé : la famille qui arrive en voiture en face, la p'tite vieille qui traverse dans la rue sombre, le jeune en scooter sur le bord de la route, etc.
"Ouais mais t'inquiète, j'ai l'habitude, je l'ai déjà fait plein de fois et il m'est jamais rien arrivé."
Mais con de toi !!
Puisses-tu t'enrouler autour du premier platane qui se présentera à toi avant d'avoir fait des victimes! Quand bien même tu aurais cette élégance que ce ne serait pas assez. Te plaît-elle tant que ça la perspective de finir ta vie dans un fauteuil à roulettes, que tu n'es pas prêt à faire l'effort de dormir dans ta voiture quelques heures pour l'écarter ? Tu ne mérites pas le dixième de ce que fera pour toi la société, à prendre en charge le prix exorbitant de ton coma ou de ton infirmité, pendant toutes ces années où tu croupiras, inutile, à peine assez puni pour l'étendue de ta connerie. Et le pire c'est que la société te plaindra, mielleusement larmoyante devant le pauvre miséreux que le destin a frappé. Et bien moi je ne te plaindrai pas.
Quand bien même tu nous rendrais le service de te tuer sur le coup je ne te plaindrais pas. Outre que rien ne sert de plaindre un mort, tu laisserais toujours derrière toi une famille accablée, se ruinant en obsèques pour te rendre un hommage dont tu n'es même pas digne.
Malgré ma profonde conviction de prêcher dans le vide et de ne pouvoir toucher ni ton cerveau poreux ni ton dangereux égo, je m'attarde à te rappeler que je suis au courant que tu ne tues pas à chaque fois. Je sais que ton aptitude à maîtriser ton engin de mort n'a généralement pas encore eu de faille, sinon j'ose espérer que tu aurais compris.
Non, presque malheureusement, ce n'est pas le premier soir où tu vas à la faute que le drame se produit; si c'était le cas, ça finirait par se savoir et j'aurais peut-être moins à te supporter sous tous ces visages familiers autour de moi. Ce n'est pas forcément la deuxième non plus, ni nécessairement la troisième. De même que tu peux conduire bourré sans que rien n'arrive, tu peux avoir un accident en étant sobre et attentif. Après tout tu ne fais qu'augmenter les risques.
Cet argument te plaît, te conforte dans la douce chaleur de ta confortable ignorance. Mais c'est la reproduction du risque qui fait que ça finit par arriver.
Si tu dois ne retenir qu'une leçon de cette diatribe enflammée, c'est que chaque fois que tu prendras le volant ivre, aussi sûr de toi et de ta capacité à rentrer sans encombre que tous ceux qui, chaque jour, tuent des gens sur la route, tu fais un pas de plus vers la pire chose qui puisse t'arriver. N'oublie pas que ta voiture est une machine à tuer et que si tu ne fais pas tout ce qu'il faut pour en assurer un usage responsable, tu commets potentiellement un crime bien plus grave que la plupart de ceux que tu réprouves avec dégoût.
mercredi 12 septembre 2007
Je suis un rebelle
Mais un vrai !
D'ailleurs je suis même tellement un rebelle que je me suis rebellé contre ma propre rébellion !
D'ailleurs je suis même tellement un rebelle que je me suis rebellé contre ma propre rébellion !
10 bonnes raisons de haïr les rouges
Hum un peu de politique... J'aurais pu faire dans la facilité et taper sur les nazis mais tout le monde le sait déjà, que c'est des méchants. Je préfère donc m'attaquer à une catégorie non moins dangereuse, même si curieusement plus acceptée dans les mœurs actuelles.
1-Le rouge est extrémiste.
Quand on dit extrême gauche c'est pas qu'une façon de parler. Et l'extrémisme politique a toujours auguré ce qui est arrivé de pire à notre espèce. Dois-je rappeler que l'holocauste russe fut bien plus lourd en victimes que l'holocauste juif ?
2-Le rouge est irréaliste.
Il ne tient absolument aucun compte de la nature humaine. L'égoïsme, l'avarice et la paresse en sont pourtant partie intégrante. Les renier dans la conception d'un système politique, c'est gentil tout plein et certainement grouillant de bonnes intentions mais n'empêche que ça marche pas.
3-Le rouge est incohérent.
Il est anti-fasciste sans être anti-totalitaire. Il prétend valoriser le travail en en diminuant le temps et augmenter le niveau de vie en diminuant la production de richesse.
4-Le rouge est anti-démocrate.
Il ne conçoit la prise de pouvoir qu'à travers l'illégalité. Ce n'est pas parce que révolution sonne mieux que coup d'état que ce sont deux choses différentes. Le rouge aime également à se distraire en défilant dans la rue pour contester les décisions et les élections démocratiques.
5-Le rouge est insatiable.
Il n'en a jamais assez. On lui donne 40h, il en veut 35. On lui en donne 35, il en veut 32. Il veut toujours plus en travaillant toujours moins et avec toujours un minimum de risques sociaux.
6-Le rouge est paresseux.
Sous couvert de partis généralement estampillés "du travail" ou "des travailleurs", le rouge réclame toujours moins d'heures de travail, plus de congés, des conditions plus reposantes...
7-Le rouge est belliqueux.
Révolution, lutte des classes, conflits sociaux, tous ces noms guerriers sont emprunts d'une connotation positive pour le rouge qui y voit le meilleur moyen d'exprimer ses idées.
8-Le rouge est un mouton.
Je ne parle pas ici que de l'image qu'on a du troupeau de rouges défilant dans la rue les uns à la suite des autres en bêlant tous les mêmes slogans de contestation apprise. C'est surtout que sous son apparence de rebelle révolutionnaire, le rouge a pour idéal de nous voir tous égaux et semblables, à son image, sans possibilité de nous distinguer des autres que ce soit par nos possessions ou nos idéaux.
9-Le rouge est têtu.
Il ne tire que peu de leçons des erreurs du passé et se contente de considérer les dérives - voire les atrocités - des différents systèmes communistes au mieux comme des errements à ne pas reproduire, ce sans mettre en cause les limites évidentes de ce système.
10-Le rouge est totalitaire.
Pour compenser les failles logiques et humaines de son système, il finit par avoir besoin d'une autorité forte. Il n'y a qu'à en prendre pour exemple les quelques pays où une révolution rouge a pu être "menée à bien". Il ne me semble pas que l'URSS, la Chine ou Cuba aient été des modèles en matière de démocratie ou de respect des droits de l'Homme.
Bon y'en a une ou deux qui font un peu répétition voire qui sont légèrement tirées par les cheveux mais fallait bien en faire 10 avec des qualificatifs différents.
Vile propagande provocante me diras-tu ? Oui, ai-je envie de te répondre, mais avec quand même un gros fond de vérité derrière.
1-Le rouge est extrémiste.
Quand on dit extrême gauche c'est pas qu'une façon de parler. Et l'extrémisme politique a toujours auguré ce qui est arrivé de pire à notre espèce. Dois-je rappeler que l'holocauste russe fut bien plus lourd en victimes que l'holocauste juif ?
2-Le rouge est irréaliste.
Il ne tient absolument aucun compte de la nature humaine. L'égoïsme, l'avarice et la paresse en sont pourtant partie intégrante. Les renier dans la conception d'un système politique, c'est gentil tout plein et certainement grouillant de bonnes intentions mais n'empêche que ça marche pas.
3-Le rouge est incohérent.
Il est anti-fasciste sans être anti-totalitaire. Il prétend valoriser le travail en en diminuant le temps et augmenter le niveau de vie en diminuant la production de richesse.
4-Le rouge est anti-démocrate.
Il ne conçoit la prise de pouvoir qu'à travers l'illégalité. Ce n'est pas parce que révolution sonne mieux que coup d'état que ce sont deux choses différentes. Le rouge aime également à se distraire en défilant dans la rue pour contester les décisions et les élections démocratiques.
5-Le rouge est insatiable.
Il n'en a jamais assez. On lui donne 40h, il en veut 35. On lui en donne 35, il en veut 32. Il veut toujours plus en travaillant toujours moins et avec toujours un minimum de risques sociaux.
6-Le rouge est paresseux.
Sous couvert de partis généralement estampillés "du travail" ou "des travailleurs", le rouge réclame toujours moins d'heures de travail, plus de congés, des conditions plus reposantes...
7-Le rouge est belliqueux.
Révolution, lutte des classes, conflits sociaux, tous ces noms guerriers sont emprunts d'une connotation positive pour le rouge qui y voit le meilleur moyen d'exprimer ses idées.
8-Le rouge est un mouton.
Je ne parle pas ici que de l'image qu'on a du troupeau de rouges défilant dans la rue les uns à la suite des autres en bêlant tous les mêmes slogans de contestation apprise. C'est surtout que sous son apparence de rebelle révolutionnaire, le rouge a pour idéal de nous voir tous égaux et semblables, à son image, sans possibilité de nous distinguer des autres que ce soit par nos possessions ou nos idéaux.
9-Le rouge est têtu.
Il ne tire que peu de leçons des erreurs du passé et se contente de considérer les dérives - voire les atrocités - des différents systèmes communistes au mieux comme des errements à ne pas reproduire, ce sans mettre en cause les limites évidentes de ce système.
10-Le rouge est totalitaire.
Pour compenser les failles logiques et humaines de son système, il finit par avoir besoin d'une autorité forte. Il n'y a qu'à en prendre pour exemple les quelques pays où une révolution rouge a pu être "menée à bien". Il ne me semble pas que l'URSS, la Chine ou Cuba aient été des modèles en matière de démocratie ou de respect des droits de l'Homme.
Bon y'en a une ou deux qui font un peu répétition voire qui sont légèrement tirées par les cheveux mais fallait bien en faire 10 avec des qualificatifs différents.
Vile propagande provocante me diras-tu ? Oui, ai-je envie de te répondre, mais avec quand même un gros fond de vérité derrière.
mardi 11 septembre 2007
Dieu n'existe pas ?
Parmi les sujets récurrents dans mes raisonnements et débats intérieurs, mon rapport à Dieu est sans doute le plus inévitable. Afin de mieux te l'expliquer (tu t'en fous peut-être mais ça risque d'être important pour la suite), je vais quand même devoir un peu raconter ma vie.
Je m'appelle Emmanuel, prénom d'origine hébraïque signifiant littéralement "Dieu est avec nous". J'ai reçu, depuis ma plus tendre enfance, une éducation religieuse : École catholique, Catéchisme, Scoutisme etc. J'ai donc en quelque sorte construit une partie de ma pensée et de mes raisonnements autour du concept de Dieu, en considérant qu'il y avait au-dessus de nous une force qui nous avait créés et qui nous jugeait.
Évidemment, comme la plupart des gamins, ça ne m'affectait pas plus que ça. Ça ne m'empêchait pas de faire le con à l'église, de ne pas vraiment choisir mes actions en fonction de ce que préconisait la Bible et d'être un mauvais chrétien doublé d'une vraie petite tête de con. Mais j'avais quand même, présente quelque part, cette crainte du jugement inculquée par la morale chrétienne. Un soir dans mon lit, je fus même pris d'une peur panique de l'enfer. Quand m'est venu l'âge de raisonner par moi-même, je conclus que la beauté et la complexité de ce monde et des autres ne pouvaient être le fruit du hasard et qu'il existait forcément une entité créatrice à l'origine de tout ça, ce qui me conforta dans la vision qu'on m'avait inculquée. Considérant qu'il existe un dieu, et que des milliards de gens croient en celui - qui est au final le même - des Chrétiens, des Juifs et des Musulmans, c'est qu'il doit sans doute ressembler à ça. Quitte à croire en Dieu, autant continuer à croire en celui que j'ai toujours connu.
Puis je me suis façonné un raisonnement dont je n'apprendrais que bien plus tard qu'un certain Pascal l'avait envisagé avant moi.
En gros, si Dieu n'existait pas, je ne risquais rien à me conduire en bon chrétien. Ma mort passerait inaperçue, je n'irais pas en enfer. En revanche, si Dieu existait et que je ne croyais pas en Lui, que je n'agissais pas selon Sa volonté, j'irais rôtir pour l'éternité. Bref, j'avais tout intérêt à croire en Dieu et à être une ouaille pas plus mauvaise qu'une autre. C'est ainsi que je fus amené notamment, à faire ma Confirmation.
Tout ça pour dire que la notion de Dieu créateur et juge était ancrée en moi jusqu'à une période avancée de mon adolescence.
Puis, ma vocation scientifique s'est précisée. Je me suis beaucoup intéressé à la science-fiction, puis à la science et aux théories physiques intéressantes, ainsi qu'à la biologie. Bref pas mal de choses ont commencé à s'expliquer et à trouver du sens en dehors de la notion de divinité, et beaucoup de ce qu'on m'avait enseigné au catéchisme se transformait au mieux en métaphores ridicules. Je situe ma rupture définitive d'avec la foi chrétienne à une après-midi d'été où je lisais un livre de Dan Simmons, le deuxième tome de la série Endymion il me semble. J'en profite pour te signaler si tu ne le sais pas, inculte que tu es, que Dan Simmons est, outre un mécréant anti-clérical de première, un auteur génial, pas seulement de science-fiction d'ailleurs. Il sait, mieux que personne à ma connaissance, traiter et retranscrire la souffrance humaine dans ses récits.
Bref l'histoire en était à un stade où le héros, blessé, se retrouve éjecté d'une sorte de plateforme dans l'immensité aquatique de je ne sais plus quelle planète océanique. Il imagine alors avec une certaine précision le sort qui l'attend lorsque le sang qui s'écoule de sa plaie aura attiré des requins.
C'est là que tout m'est apparu clairement.
Comment peut-on croire que notre monde ait été créé par un dieu bienveillant comme celui décrit par la religion catholique alors que tout y est basé sur la souffrance et la mort. Le principe même de la vie c'est que, mises à part quelques plantes et quelques espèces de scarabées mangeurs de merde, la quasi-totalité des êtres vivants survivent soit en en tuant d'autres, soit en profitant plus ou moins directement de leurs morts.
Et le moins qu'on puisse dire c'est que mourir en participant au grand cycle de la vie c'est loin d'être la mort la plus agréable qu'on puisse connaitre. Tu t'imagines une seconde que le requin, la meute de loup ou l'armée de crabes qui va te déchiqueter prendra la peine de t'assommer avant ? Et non ! La mort naturelle, la vraie, est digne des plus gores des films d'horreur, en souvent bien pire.
Comment peut-on considérer qu'un dieu dont un des commandements inviolables est "Tu ne tueras point." ait créé ce système dans lequel nous vivons, cette vie basée sur la mort et la souffrance ?
Au-delà de toutes les autres incohérences des diverses religions (sur lesquelles je reviendrai d'ailleurs sans doute, je n'ai pas fini de leur taper dessus), c'est avant tout ce raisonnement simple qui m'a poussé à renier ma foi chrétienne. Je ne risque pas l'enfer puisqu'il n'y a aucune chance que Dieu soit tel que ceux qui parlent d'enfer le décrivent. Je n'ai pas de raisons de croire et toutes les raisons de ne pas croire. C'est sûrement valable pour toi aussi d'ailleurs...
Bon, je m'arrête là pour ce soir, ça fait déjà un gros pavé. Mais je suis loin d'en avoir fini avec ce thème, j'y reviendrai de bien des manières, et je suis certain que je ne manquerai pas d'y faire souvent référence.
Je m'appelle Emmanuel, prénom d'origine hébraïque signifiant littéralement "Dieu est avec nous". J'ai reçu, depuis ma plus tendre enfance, une éducation religieuse : École catholique, Catéchisme, Scoutisme etc. J'ai donc en quelque sorte construit une partie de ma pensée et de mes raisonnements autour du concept de Dieu, en considérant qu'il y avait au-dessus de nous une force qui nous avait créés et qui nous jugeait.
Évidemment, comme la plupart des gamins, ça ne m'affectait pas plus que ça. Ça ne m'empêchait pas de faire le con à l'église, de ne pas vraiment choisir mes actions en fonction de ce que préconisait la Bible et d'être un mauvais chrétien doublé d'une vraie petite tête de con. Mais j'avais quand même, présente quelque part, cette crainte du jugement inculquée par la morale chrétienne. Un soir dans mon lit, je fus même pris d'une peur panique de l'enfer. Quand m'est venu l'âge de raisonner par moi-même, je conclus que la beauté et la complexité de ce monde et des autres ne pouvaient être le fruit du hasard et qu'il existait forcément une entité créatrice à l'origine de tout ça, ce qui me conforta dans la vision qu'on m'avait inculquée. Considérant qu'il existe un dieu, et que des milliards de gens croient en celui - qui est au final le même - des Chrétiens, des Juifs et des Musulmans, c'est qu'il doit sans doute ressembler à ça. Quitte à croire en Dieu, autant continuer à croire en celui que j'ai toujours connu.
Puis je me suis façonné un raisonnement dont je n'apprendrais que bien plus tard qu'un certain Pascal l'avait envisagé avant moi.
En gros, si Dieu n'existait pas, je ne risquais rien à me conduire en bon chrétien. Ma mort passerait inaperçue, je n'irais pas en enfer. En revanche, si Dieu existait et que je ne croyais pas en Lui, que je n'agissais pas selon Sa volonté, j'irais rôtir pour l'éternité. Bref, j'avais tout intérêt à croire en Dieu et à être une ouaille pas plus mauvaise qu'une autre. C'est ainsi que je fus amené notamment, à faire ma Confirmation.
Tout ça pour dire que la notion de Dieu créateur et juge était ancrée en moi jusqu'à une période avancée de mon adolescence.
Puis, ma vocation scientifique s'est précisée. Je me suis beaucoup intéressé à la science-fiction, puis à la science et aux théories physiques intéressantes, ainsi qu'à la biologie. Bref pas mal de choses ont commencé à s'expliquer et à trouver du sens en dehors de la notion de divinité, et beaucoup de ce qu'on m'avait enseigné au catéchisme se transformait au mieux en métaphores ridicules. Je situe ma rupture définitive d'avec la foi chrétienne à une après-midi d'été où je lisais un livre de Dan Simmons, le deuxième tome de la série Endymion il me semble. J'en profite pour te signaler si tu ne le sais pas, inculte que tu es, que Dan Simmons est, outre un mécréant anti-clérical de première, un auteur génial, pas seulement de science-fiction d'ailleurs. Il sait, mieux que personne à ma connaissance, traiter et retranscrire la souffrance humaine dans ses récits.
Bref l'histoire en était à un stade où le héros, blessé, se retrouve éjecté d'une sorte de plateforme dans l'immensité aquatique de je ne sais plus quelle planète océanique. Il imagine alors avec une certaine précision le sort qui l'attend lorsque le sang qui s'écoule de sa plaie aura attiré des requins.
C'est là que tout m'est apparu clairement.
Comment peut-on croire que notre monde ait été créé par un dieu bienveillant comme celui décrit par la religion catholique alors que tout y est basé sur la souffrance et la mort. Le principe même de la vie c'est que, mises à part quelques plantes et quelques espèces de scarabées mangeurs de merde, la quasi-totalité des êtres vivants survivent soit en en tuant d'autres, soit en profitant plus ou moins directement de leurs morts.
Et le moins qu'on puisse dire c'est que mourir en participant au grand cycle de la vie c'est loin d'être la mort la plus agréable qu'on puisse connaitre. Tu t'imagines une seconde que le requin, la meute de loup ou l'armée de crabes qui va te déchiqueter prendra la peine de t'assommer avant ? Et non ! La mort naturelle, la vraie, est digne des plus gores des films d'horreur, en souvent bien pire.
Comment peut-on considérer qu'un dieu dont un des commandements inviolables est "Tu ne tueras point." ait créé ce système dans lequel nous vivons, cette vie basée sur la mort et la souffrance ?
Au-delà de toutes les autres incohérences des diverses religions (sur lesquelles je reviendrai d'ailleurs sans doute, je n'ai pas fini de leur taper dessus), c'est avant tout ce raisonnement simple qui m'a poussé à renier ma foi chrétienne. Je ne risque pas l'enfer puisqu'il n'y a aucune chance que Dieu soit tel que ceux qui parlent d'enfer le décrivent. Je n'ai pas de raisons de croire et toutes les raisons de ne pas croire. C'est sûrement valable pour toi aussi d'ailleurs...
Bon, je m'arrête là pour ce soir, ça fait déjà un gros pavé. Mais je suis loin d'en avoir fini avec ce thème, j'y reviendrai de bien des manières, et je suis certain que je ne manquerai pas d'y faire souvent référence.
dimanche 9 septembre 2007
Que la lumière soit...
Salut à toi, lecteur.
C'est un fait, j'aime parler de moi. Je n'y peux rien, il n'y a pas de honte, on est nombreux à être comme ça et à l'assumer plus ou moins bien.
Si j'ai mis aussi longtemps à me lancer dans la publication d'un "blog", ce n'est pas seulement à cause de l'image de débilité latente que m'a toujours inspiré la seule mention de ce terme depuis mes premières impressions sur les quelques skyblogs que ma curiosité m'avait poussé à visiter (même si ça a joué aussi, j'en veux pour preuve les guillemets dont je ne peux m'empêcher d'entourer ce mot tant le dégoût de son usage me fait blêmir). J'ai aussi toujours trouvé, peut-être bêtement d'ailleurs, que le fait de publier des écrits sur soi en pensant - sinon quel intérêt de les publier - que ça puisse intéresser qui que ce soit était le signe au mieux d'une grande prétention.
Or, j'ai aujourd'hui décidé d'assumer cette prétention.
J'ai envie d'écrire sur mes réflexions, sur mes aspirations, sur mes convictions, de les coucher sur papier (façon de parler, le numérique c'est meilleur pour nos forêts). J'aurais pu choisir de les consigner dans un bête fichier texte perdu dans un coin sombre de la tortueuse arborescence d'un de mes disques durs, mais ma paresse et ma mégalomanie m'auraient respectivement poussé soit à tout laisser tomber, soit à vouloir en faire un livre.
Je choisis donc une solution intermédiaire dans la prétention et le réalisme, qui consiste à polluer le Web avec un autre de ces milliers de blogs que personne ne lira.
Trêve de justification.
Je ne suis pas là pour raconter ma vie à la base, même si je finirai sûrement par le faire aussi. Ce sera d'ailleurs ennuyeux à mourir, mais le but est ici plus d'exposer le fruit de mes réflexions.
Seront consignés mes raisonnements, mes délires, mes principes et mes convictions, si possible justifiés, mes points de vue, mes opinions politiques... Ils seront sans doute difficiles à discerner les uns des autres, je ne te faciliterai la tâche que si j'en ai envie.
Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est mon blog, je fais ce que je veux. Toi, tu n'es que mon lecteur, et étant donné qu'en écrivant, c'est moi qui te crée en tant que tel, je serai en quelque sorte ton dieu. De même qu'on appelle Dieu celui qui aurait créé la vie, je suis le dieu de ces écrits et de leurs lecteurs; c'est moi qui déciderai de ce qui se passera ici, et de même que pour échapper à la vie que Dieu aurait prévue pour toi, tu dois y mettre un terme, tu ne pourras échapper à ma volonté qu'en arrêtant de me lire (remarque l'emploi du conditionnel quand je parle de Dieu, on y reviendra).
Bref je serai injuste, prétentieux, intolérant, irrespectueux, mégalo et même pas toujours logique, je choisirai moi-même la façon dont j'assumerai mes écrits, dont je les modifierai ou les interpréterai, j'énoncerai mes avis tantôt comme des vérités absolues, tantôt comme des ouvertures au débat ou des incohérences, je serai sujet à la fierté comme à la honte, à l'indifférence comme à la sensibilité, à la logique comme à l'incohérence.
C'est un fait, j'aime parler de moi. Je n'y peux rien, il n'y a pas de honte, on est nombreux à être comme ça et à l'assumer plus ou moins bien.
Si j'ai mis aussi longtemps à me lancer dans la publication d'un "blog", ce n'est pas seulement à cause de l'image de débilité latente que m'a toujours inspiré la seule mention de ce terme depuis mes premières impressions sur les quelques skyblogs que ma curiosité m'avait poussé à visiter (même si ça a joué aussi, j'en veux pour preuve les guillemets dont je ne peux m'empêcher d'entourer ce mot tant le dégoût de son usage me fait blêmir). J'ai aussi toujours trouvé, peut-être bêtement d'ailleurs, que le fait de publier des écrits sur soi en pensant - sinon quel intérêt de les publier - que ça puisse intéresser qui que ce soit était le signe au mieux d'une grande prétention.
Or, j'ai aujourd'hui décidé d'assumer cette prétention.
J'ai envie d'écrire sur mes réflexions, sur mes aspirations, sur mes convictions, de les coucher sur papier (façon de parler, le numérique c'est meilleur pour nos forêts). J'aurais pu choisir de les consigner dans un bête fichier texte perdu dans un coin sombre de la tortueuse arborescence d'un de mes disques durs, mais ma paresse et ma mégalomanie m'auraient respectivement poussé soit à tout laisser tomber, soit à vouloir en faire un livre.
Je choisis donc une solution intermédiaire dans la prétention et le réalisme, qui consiste à polluer le Web avec un autre de ces milliers de blogs que personne ne lira.
Trêve de justification.
Je ne suis pas là pour raconter ma vie à la base, même si je finirai sûrement par le faire aussi. Ce sera d'ailleurs ennuyeux à mourir, mais le but est ici plus d'exposer le fruit de mes réflexions.
Seront consignés mes raisonnements, mes délires, mes principes et mes convictions, si possible justifiés, mes points de vue, mes opinions politiques... Ils seront sans doute difficiles à discerner les uns des autres, je ne te faciliterai la tâche que si j'en ai envie.
Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est mon blog, je fais ce que je veux. Toi, tu n'es que mon lecteur, et étant donné qu'en écrivant, c'est moi qui te crée en tant que tel, je serai en quelque sorte ton dieu. De même qu'on appelle Dieu celui qui aurait créé la vie, je suis le dieu de ces écrits et de leurs lecteurs; c'est moi qui déciderai de ce qui se passera ici, et de même que pour échapper à la vie que Dieu aurait prévue pour toi, tu dois y mettre un terme, tu ne pourras échapper à ma volonté qu'en arrêtant de me lire (remarque l'emploi du conditionnel quand je parle de Dieu, on y reviendra).
Bref je serai injuste, prétentieux, intolérant, irrespectueux, mégalo et même pas toujours logique, je choisirai moi-même la façon dont j'assumerai mes écrits, dont je les modifierai ou les interpréterai, j'énoncerai mes avis tantôt comme des vérités absolues, tantôt comme des ouvertures au débat ou des incohérences, je serai sujet à la fierté comme à la honte, à l'indifférence comme à la sensibilité, à la logique comme à l'incohérence.
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