C'est un fait, j'aime parler de moi. Je n'y peux rien, il n'y a pas de honte, on est nombreux à être comme ça et à l'assumer plus ou moins bien.
Si j'ai mis aussi longtemps à me lancer dans la publication d'un "blog", ce n'est pas seulement à cause de l'image de débilité latente que m'a toujours inspiré la seule mention de ce terme depuis mes premières impressions sur les quelques skyblogs que ma curiosité m'avait poussé à visiter (même si ça a joué aussi, j'en veux pour preuve les guillemets dont je ne peux m'empêcher d'entourer ce mot tant le dégoût de son usage me fait blêmir). J'ai aussi toujours trouvé, peut-être bêtement d'ailleurs, que le fait de publier des écrits sur soi en pensant - sinon quel intérêt de les publier - que ça puisse intéresser qui que ce soit était le signe au mieux d'une grande prétention.
Or, j'ai aujourd'hui décidé d'assumer cette prétention.
J'ai envie d'écrire sur mes réflexions, sur mes aspirations, sur mes convictions, de les coucher sur papier (façon de parler, le numérique c'est meilleur pour nos forêts). J'aurais pu choisir de les consigner dans un bête fichier texte perdu dans un coin sombre de la tortueuse arborescence d'un de mes disques durs, mais ma paresse et ma mégalomanie m'auraient respectivement poussé soit à tout laisser tomber, soit à vouloir en faire un livre.
Je choisis donc une solution intermédiaire dans la prétention et le réalisme, qui consiste à polluer le Web avec un autre de ces milliers de blogs que personne ne lira.
Trêve de justification.
Je ne suis pas là pour raconter ma vie à la base, même si je finirai sûrement par le faire aussi. Ce sera d'ailleurs ennuyeux à mourir, mais le but est ici plus d'exposer le fruit de mes réflexions.
Seront consignés mes raisonnements, mes délires, mes principes et mes convictions, si possible justifiés, mes points de vue, mes opinions politiques... Ils seront sans doute difficiles à discerner les uns des autres, je ne te faciliterai la tâche que si j'en ai envie.
Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est mon blog, je fais ce que je veux. Toi, tu n'es que mon lecteur, et étant donné qu'en écrivant, c'est moi qui te crée en tant que tel, je serai en quelque sorte ton dieu. De même qu'on appelle Dieu celui qui aurait créé la vie, je suis le dieu de ces écrits et de leurs lecteurs; c'est moi qui déciderai de ce qui se passera ici, et de même que pour échapper à la vie que Dieu aurait prévue pour toi, tu dois y mettre un terme, tu ne pourras échapper à ma volonté qu'en arrêtant de me lire (remarque l'emploi du conditionnel quand je parle de Dieu, on y reviendra).
Bref je serai injuste, prétentieux, intolérant, irrespectueux, mégalo et même pas toujours logique, je choisirai moi-même la façon dont j'assumerai mes écrits, dont je les modifierai ou les interpréterai, j'énoncerai mes avis tantôt comme des vérités absolues, tantôt comme des ouvertures au débat ou des incohérences, je serai sujet à la fierté comme à la honte, à l'indifférence comme à la sensibilité, à la logique comme à l'incohérence.
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