mardi 18 mars 2008

Et si nous avions créé Dieu ?

Va savoir pourquoi l'Homme a un jour pensé que son Créateur était énorme et omniprésent, le définissant comme un être gigantesque qui aurait engendré tout le reste à partir de rien.

En fait, au lieu de chercher notre Dieu créateur dans l'infiniment grand, imaginant que notre géniteur nous regardait de haut comme nous regardons des fourmis dans leur fourmilière, c'était vers l'infiniment petit qu'il fallait se tourner. En effet, si nous pouvons observer, nourrir ou tuer des fourmis, nous ne pouvons en aucun cas les avoir créées.

Nous avions tout faux. Notre Créateur n'est pas une entité unique et gigantesque qui a tout généré en un claquement de doigts. Notre Créateur, c'est une multitude de cellules minuscules qui, à force de se reproduire, de se battre pour survivre, d'"apprendre" à se combiner et à travailler en équipe, ont fini par aboutir à la formation d'êtres doués d'un état de conscience qu'elles n'ont absolument aucune capacité d'appréhender, et tout cela sans même le vouloir ou s'en rendre compte.

Nous croyions naïvement que l'échelle de la création marchait du haut vers le bas, qu'un être doué d'une conscience supérieure créait plusieurs êtres doués d'une conscience inférieure, alors que la loi qui régit l'univers est toute autre, et ce depuis le big-bang : le petit crée le grand. Les nucléons forment les atomes, les atomes forment les molécules, les molécules forment les cellules, les cellules forment les êtres vivants.

Et si, en nous combinant, et en travaillant les uns avec les autres, à notre échelle et à notre façon, nous étions nous aussi non seulement aptes mais voués à créer une nouvelle forme de vie ? Un être nouveau à une échelle tellement démesurée par rapport à la nôtre que nous ne pourrions même jamais en concevoir l'existence, doué d'un niveau de conscience si élevé par rapport à nous que nous passerions, en comparaison, pour des petites cellules travailleuses uniquement programmées à certaines tâches simplistes. Et si nous l'avions déjà créé ? Et si nous étions en train de le faire ?

Qui nous dit que cet être ne pourrait pas tout simplement se débarrasser en un instant d'une partie de ce qui le compose, d'une partie d'entre nous, comme quand nous coupons nos cheveux ou crachons n'importe où ? Qui nous dit qu'il ne l'a pas déjà fait ? Que la Terre, ou même l'univers que nous connaissons, n'est pas qu'un bout de rognure d'ongle pourrissant depuis peu sous le lit d'une créature cosmique, sans que nous soyons plus conscients de notre soudaine inanité que nous ne l'étions de notre utilité à l'époque où notre activité avait encore un impact quelconque sur le plan supérieur, aussi infime fût-il.

Et si nous avions créé Dieu ? Pas au sens du Dieu créateur mais de l'être supérieur, tant sur le plan de la taille que du pouvoir ou de la conscience. Voudrais-tu connaître son existence ? Voudrais-tu qu'il connaisse la nôtre ?
Que ce soit le cas ou non, j'aime à constater que cette seule pensée me suffit à relativiser notre grandeur, notre puissance et notre intellect.

dimanche 16 mars 2008

Patriotisme et nationalisme

On entend assez régulièrement ce genre d'expression : "Je suis fier de mon pays", "Fierté nationale"... Même si les répliques de ce type paraissent aisément assimilable à des milieux patriotiques et conservateurs, voire même nationalistes, elles tendent à se généraliser au gré de certaines circonstances, notamment à l'occasion de victoires sportives.
J'éprouve moi-même une volonté que je ne m'explique pas de voir triompher l'équipe qui porte mes couleurs sur le terrain, même dans un sport dont je me fous par ailleurs complètement. Quand il lui arrive de triompher, j'en viens même à ressentir une forme de satisfaction tout-à-fait assimilable à de la fierté.

Pourtant, si l'on venait me demander si je suis fier d'être Français, ma réponse serait évidemment négative.
Tout d'abord parce que j'ai une tendance, certes discutable, à penser qu'on n'a pas à être fier de quelque chose qui ne dépend pas de nous. Mis à part les quelques naturalisés qui ont tout quitté par pure volonté de rejoindre notre beau pays, nous autres Français de naissance n'avons guère le moindre mérite concernant notre nationalité. On n'a jamais demandé à naître Français, et on l'est sûrement restés, pour l'essentiel, par habitude et commodité. Les performances de nos équipes de foot ou de rugby, de nos nageuses ou de nos judoka ne dépendent, sauf cas particuliers (entraîneurs, joueurs...), absolument pas de nous et nous n'avons par conséquent guère de légitimité à nous gargariser de leur réussite.
Deuxièmement, même si je pouvais tirer de la fierté d'une nationalité que je n'ai pas choisie, ce serait plutôt de la honte que je ressentirais à porter les couleurs de mon pays. De quelle France veux-tu que je sois fier ? La France qui a opprimé et ponctionné des décennies durant les habitants de ses colonies africaines et asiatiques ? La France qui, dans sa grande majorité, a courbé l'échine et fermé les yeux devant la puissance et la sauvagerie de l'envahisseur nazi ? La France féodale, qui se déchirait en guerres sans fin dans l'inégalité et la privation de droits la plus totale, commettant les pires atrocités au nom d'une religion dépouillée de tout son sens qui la couvait d'un regard bienveillant ? La Gaule barbare de nos ancêtres pouilleux, opportunément civilisés par l'envahisseur romain ? La France moderne, qui malgré tout cela reste encore assez imbue d'elle-même pour avoir un candidat nationaliste au second tour de ses élections présidentielles à l'aube des années 2000 (et même dès 2007 un président militant si outrageusement pour le patriotisme et l'identité nationale).

Malgré tout, je suis heureux d'être Français. J'aime mon pays. Évidemment, je lui préfère des systèmes politiques plus libéraux, à l'image de la Hollande par exemple; bien sûr, j'envie les climats des plus basses latitudes; effectivement, j'ai un penchant plus marqué pour les grandes étendues sauvages d'Amérique du Nord que pour nos champs ininterrompus de blé, de maïs et de vigne.
Mais à tous ces niveaux, on ne se défend pas si mal. On est une sorte de juste milieu.
Notre économie a su opter pour un libéralisme salutaire tout en faisant figure de précurseur sur nombre de questions sociales et, malgré les difficultés qu'elle connaît ou a pu connaître, elle continue de fonctionner plutôt correctement.
Niveau climat on ne s'en sort pas si mal, l'Océan Atlantique sur notre flanc modérant pour nous la rigueur des hivers et la pesanteur des climats continentaux. On peut en quelques heures de route passer du ski sur sommets enneigés aux plus chaudes plages méditerranéennes.
Quant aux paysages, on n'est quand même pas à plaindre. Entre la beauté, à la fois sauvage et traditionnelle, des montagnes et des villages d'Alsace, la puissance toute paradisiaque des calanques marseillaises, le pittoresque des rivages bretons et le blanc immaculé des plus hauts sommets alpins, la France offre sur un minimum d'espace, une représentativité exemplaire de certains des plus beaux paysages de notre planète.
Même si j'ai beaucoup de reproches à leur faire, j'aime mon pays, le système dans lequel j'évolue et la langue que je parle. Il m'arrive même, dans certains accès d'auto-congratulation toute prétentieuse, de ressentir une certaine fierté de la maîtrise que j'ai de cette dernière et du respect que j'éprouve pour elle.

Je suppose que, dans un sens, cela fait de moi un patriote, même si je ne le ressens pas du tout ainsi. D'ailleurs, je me retrouve tout-à-fait dans plusieurs des valeurs françaises, liberté et égalité (dans cet ordre s'il te plaît) ou encore démocratie.
Mais je ne ressens pas cette fierté et cette solidarité nationale qui va, pour moi, de pair avec la notion de patriotisme. Sauf vraiment dans le cas de la défense contre une invasion sur le territoire nationale, je ne vois par exemple aucune gloire dans le fait de mourir pour son pays, juste de la stupidité. Je ne suis que très modérément préoccupé par notre rayonnement international ou notre puissance diplomatique et militaire. Je n'ai pas spécialement le sentiment que ma nation soit supérieure à d'autres, ou que le Français soit moins con qu'un autre, au contraire. Je veux que mon pays soit concurrentiel afin de garantir à ses habitants (notamment moi et mes proches) l'obtention aisée d'un niveau de vie correct, mais je n'ai aucune ambition concernant le concept galvaudé de "grandeur nationale" par exemple.

D'ailleurs pour tout te dire, j'ai tendance à ressentir un certain mépris envers ceux qui affichent (et encore plus pour ceux qui les ont sans les afficher) des opinions nationalistes.
Attention, je parle bien ici du nationalisme, pas du racisme. Je ne suis pas de ceux qui font bêtement l'amalgame entre les opinions nationalistes et le nazisme ou la haine raciale : si les racistes sont quasi-immanquablement nationalistes, l'inverse n'est pas vrai, et il y a une grosse différence entre penser que les Français doivent passer avant les autres dans leur propre pays et estimer que certaines races sont supérieures à d'autre. Je n'en viens guère jusqu'à m'agacer qu'on diabolise de la sorte une idéologie avec laquelle je suis tellement en désaccord, mais je trouve dommage qu'autant de gens se laissent si bêtement mystifier au point de refuser de voir la différence entre les deux.
En fait, il y a 3 points principaux sur lesquels je suis en total désaccord avec les idées nationalistes : la vanité nationale, l'immigration et l'ouverture au monde.

Je ne peux m'empêcher de croire qu'il faut avoir quelque chose à compenser pour tenir à ce point à la grandeur de son pays, et surtout pour penser qu'une nationalité puisse conférer une supériorité quelconque. Comment peut-on, en essayant d'y réfléchir avec un minimum d'objectivité, être à ce point inconscient des défauts et de la médiocrité de ses propres concitoyens, au point de rejeter la responsabilité de tout ce qui va mal sur les étrangers et l'ouverture au monde qui nous entoure ? Je conçois que ce soit une pensée agréable et rassurante, et qu'il soit nettement plus pratique de se dédouaner de ses propres problèmes en les mettant sur le dos des autres qu'en les assumant. Mais je ne peux comprendre qu'on base toute son idéologie sur une pensée juste parce qu'elle est rassurante, sans prendre le soin de regarder autour de soin et de juger de tous les points sur lesquels elle ne colle absolument pas avec la réalité.

Concernant l'immigration encore, je trouve les positions nationalistes aberrantes. Même s'il semble évident qu'il faut, en pratique et dans une certaine mesure, contrôler l'immigration un minimum, n'oublions pas que notre pays fonctionne en grande partie grâce à elle.
Étant originaire d'une ville industrielle et ouvrière, qui ne tient debout que grâce à ses chantiers navals, je suis bien placé pour savoir qu'une bonne partie de l'industrie française ne subsiste que grâce à la présence d'étrangers, à l'exploitation d'étrangers devrais-je même dire. Les wagons entiers d'ouvriers africains ou d'Europe de l'est qu'on paye une misère pour des conditions de travail déplorables, et à qui on refuse la nationalité et parfois même le billet d'avion pour le retour une fois leur labeur terminé, ces travailleurs sont un facteur sine qua non dans le maintien de la compétitivité de nos entreprises malgré le maintien de minima décents (et encore) pour les Français qui y travaillent. Il y a bien des secteurs où la bonne santé économique combinée à nos belles 35h et à tous nos avantages sociaux ne sont qu'une illusion basée sur l'exploitation de la main d'œuvre étrangère.

Pour ce qui est de l'ouverture au monde, c'est encore un débat vaste et épineux sur lequel j'aurai certainement l'occasion de revenir dans le détail dans un éventuel article ultérieur concernant le libéralisme économique ou la mondialisation.

J'aimerais conclure cet article en rattrapant quelque peu l'ingratitude dont on pourra me taxer en lisant ces lignes. En effet, je voudrais rendre un hommage, éculé mais mérité, à tous ceux qui ont donné leur vie, un bras ou leur visage, pour défendre notre culture, que je chéris malgré toutes ses imperfections, face à un envahisseur brutal et illégitime. Je parle ici évidemment des résistants de la Deuxième Guerre Mondiale, mais aussi des soldats anglais, américains, canadiens et coloniaux, des poilus de la Grande Guerre, des grognards de la guerre franco-prussienne, des chevaliers de la Guerre de Cent Ans... Vous fûtes tous des justiciers du droit international, seuls soldats d'une Histoire bien trop souvent honteuse à avoir combattu pour la légitimité de notre souveraineté nationale, pour une France qui voulait rester française, et qui n'aurait su perdre ce droit par la seule raison des armes. C'est grâce à vous que j'écris ces lignes dans cette si belle langue. Merci.

samedi 15 mars 2008

Mon petit film personnel

On est tous la vedette de son petit film personnel.

Notre perception est toujours égocentrée. Du coup, on accorde tous une importance démesurée à chacun des paramètres de sa vie. On agit sans arrêt comme si les autres personnages n'avaient rien de mieux à faire que de disséquer chacun de ses faits et gestes pour mieux parler de soi entre eux, comme si on était le charismatique Dr House ou la séduisante Ally Mc Beal.
Alors on prépare ses répliques, on soigne son apparence, ou au contraire on se néglige consciemment, on fait tout pour être parfait lors de chacune de ses grandes scènes.
On est convaincu qu'on connaît, parfois même à plusieurs reprises, le Grand Amour digne des plus belles comédies romantiques, ou même que les sentiments qu'on éprouve ont quelque chose d'unique, de grandiose.

La vérité c'est qu'on est presque toujours extrêmement banal.
Quels que soient les choix qu'on fasse, il y a toujours eu des millions de personnes à faire les mêmes avant. Quelle que soit la volonté qu'on mette à l'éviter, on est toujours poussé dans les grandes cases dans lesquelles ces choix, finalement assez limités, nous rangent tous comme des dossiers.
On naît, on va à l'école, on travaille, on meurt. Parfois on se marie, on fonde une famille, mais en vérité, l'amour que l'on porte à sa femme/mari et à ses enfants n'a rien de bien différent de celui qu'éprouve le voisin pour les siens. On peut aussi choisir de rester célibataire, mais on devient une fois encore un des nombreux clichés ambulants qui emplissent cette catégorie.
Même ce qui est pour nous la pire des catastrophes, que ce soit un adultère, le décès d'un proche ou encore une grosse galère financière, même les pires souffrances et les plus grandes joies qu'on éprouve, tous ces évènements ne sont que les manifestations de l'effroyable banalité d'un sort également échu à une pléthore de nos contemporains dont les tribulations sont tout aussi ordinaires et ennuyeuses que les nôtres.

Alors on se persuade, on se convainc qu'on est quelqu'un de spécial, qu'on a quelque chose en plus, ou au moins qu'on n'est pas plus mal qu'un autre. Cette vie est a priori la seule qu'on a, on veut donc à tout prix qu'elle soit grandiose, même si ce n'est que dans l'impression qu'on en a. Du coup, on en déforme sa perception, on s'imagine un peu de couleur par-ci, un peu d'intérêt par-là, une touche de drame et une bonne dose d'émotion.
On s'invente toutes sortes de critères afin de se dire qu'on a bien réussi sa vie, et le jour où on ne les satisfait plus, on en change selon ce qu'on vit ou ce qu'on veut vivre. L'histoire du mec qui se réveille à 40 ans en se rendant compte qu'il a raté sa vie reste un mythe de l'imaginaire collectif, une légende moderne à laquelle on veut croire pour se rassurer sur son sort. Car en vérité, même s'il arrive à tout le monde, à certains moments plus qu'à d'autres, d'éprouver des regrets sur la façon dont on a mené sa vie, on se trouve toujours toutes sortes de bonnes raisons et de "ouais mais moi au moins...".
On se persuade qu'on est fou amoureux, et que cet amour peut être parfaitement réciproque et symétrique, qu'il existe une personne qui est faite pour soi et qu'on a eu ou qu'on aura un jour la chance de la trouver.

Finalement, même si la vie était un film, si la Terre n'était qu'un gros terrain de tournage cosmique, les chances pour qu'on soit la vedette seraient tout de même relativement minces, et, même si c'était le cas, il est fort probable que ce film serait un navet. Mais toi, tu te verrais bien dans quel rôle si tu n'étais pas le héros ? Son meilleur ami ? Sa compagne ? Le figurant à la terrasse d'un café dont on aperçoit vaguement un bout du bras pendant quelques secondes du film ?
Est-ce que tu peux envisager que l'utilité de ton existence toute entière ne se résume qu'à un rôle aussi réducteur ? Cette pensée est assez déprimante, et pourtant globalement c'est à ça que se résume notre vie; il n'y a que pour chacun d'entre nous, voire éventuellement pour une poignée de nos proches, que tous ces détails qui la composent ont une réelle importance.

Mais après tout, ne peut-on pas considérer que c'est justement notre incapacité à assumer la vanité de notre existence qui la rend si belle et si intéressante ? Ou ne nous rend-elle pas au contraire encore plus insipides et pathétiques ? En ce qui me concerne, je crois que mon avis sur cette question complexe va continuer encore quelques temps d'osciller en fonction de mon humeur du jour.

mardi 4 mars 2008

Comportement exemplaire

Pour notre presse, le grand jeu du moment consiste à épier, relater, décortiquer et analyser chacun des faits et gestes de notre plus si nouveau que ça Président de la République. C'est ainsi qu'on a récemment fait beaucoup de bruit autour de ses paroles malheureuses lors du salon de l'agriculture.

Le support écrit ayant pour but le passage à la postérité, où j'ose espérer que cette anecdote aura déserté depuis fort longtemps toutes les mémoires, je vais resituer le contexte. Nicolas Sarkozy, l'actuel Président de la République française, traversait le salon de l'agriculture au pas de gymnastique, entouré d'une cohue de ses administrés qui se pressaient tout contre lui afin de profiter des quelques poignées de main qu'il distribuait alors, comme le veut ce rituel aussi ridicule qu'absurde du bain de foule. C'est alors qu'un de ces nombreux badauds massés, à qui le chef de l'état tend la main, ouvre cet échange courtois :
"-Ha non touche moi pas, tu m'salis.
-Casse toi alors, pauvre con."

Inutile de dire que ça a fait le tour de tous les sites de streaming, de toutes les chaines de télévision et de radio et de tous les journaux en un rien de temps.
L'opposition a hurlé au scandale d'une seule voix, tandis que les pro-Sarkozy comprenaient et soutenaient frileusement la réaction de celui-ci. Des micro-trottoirs de TF1 aux débats entre experts de la com' sur France Info, il était prodigué à chacun un peu de temps d'antenne afin de donner son avis et son interprétation sur les propos du chef de l'état.
Même si je n'en pense pas moins, je ne m'attarderai pas ici à fustiger ce genre de focalisation médiatique inutile alors qu'il y a tant à dénonceen ce bas monde. D'ailleurs j'aurais l'air con dans la mesure où je suis moi-même en train d'écrire un article à ce sujet et où j'ai la ferme intention de donner mon avis sur la chose. Après tout c'est pour ça que je suis là.

Bref tout ça pour dire que je n'ai pas entendu un seul de ces soi-disants experts faire le parallèle avec une autre affaire qui avait, elle aussi, défrayé la chronique il y a peu de temps; les conditions étaient pourtant rigoureusement identiques : des caméras de télévision, un personnage publique important et connu de tous dans un contexte de grande tension et une attitude violente en réponse à une provocation.
Oui, je parle évidemment du fameux coup de boule de Zidane. La position de Sarkozy dans les sondages doit lui valoir en ce moment, une tension et une lassitude comparables à celles occasionnées par une finale de coupe du monde s'éternisant sur un joueur de football à l'approche de la retraite. Le provocateur (on ne me fera pas croire que le badaud du salon était là par hasard et avait un autre but que la provocation) a obtenu ce qu'il voulait dans les deux cas. L'un était sportif, l'autre politicien, l'un a répondu physiquement, l'autre verbalement, et à chaque fois c'est autant la violence de la réaction que le statut du personnage concerné qui choque et divise l'opinion.

Mon analyse est donc la même dans les deux cas.
Ont-ils eu tort ? Evidemment. Aucun débordement violent de ce type en public ne saurait se justifier de la part de ces gens à qui une nation toute entière a offert sa confiance. L'un et l'autre, en tant que sportif et que dirigeant, se doivent d'avoir un comportement exemplaire dans le cadre de leurs fonctions respectives d'une part, et en tant que personnages publiques représentant les valeurs de certaines institutions d'autre part.
Mais est-ce que je les comprends ? Et bien tout-à-fait. Dans un cas comme dans l'autre, j'aurais sans doute réagi au moins aussi violemment, peut-être même plus étant donné le contexte.

L'un et l'autre sont humains et ni le fait de pratiquer un sport mieux que personne, ni celui d'avoir des aptitudes de dirigeant (ou du moins d'arriver à faire croire qu'on en a) ne peut changer quoi que ce soit à notre condition et à notre imperfection.
Bref le sujet a déjà fait couler bien assez d'encre et je ne vois vraiment pas quoi en dire d'autre. Espérons juste que la presse française, ainsi que ton serviteur, sauront à l'avenir se recentrer sur des sujets ayant une importance et un intérêt quelconque.