lundi 4 août 2008

Et si on parlait de moi ?

Je viens d'effectuer deux tests de personnalité et les deux résultats, étonnamment similaires, m'inspirent quelques réflexions concernant ma petite personne que j'aimerais partager avec toi.

Tu es en droit de te demander ce qui peut bien me pousser, après tous ces mois de silence, à revenir ici t'assommer de mes soporifiques velléités d'introspection alors même que je m'étais engagé à ne point trop m'étaler sur le récit de ma propre petite vie.
Moi-même, je dois avouer que je ne suis pas sûr des raisons qui me poussent.
Bien sûr je pourrais prétendre que j'ai peur d'oublier ma pensée avant de l'avoir formulée, que je n'ai personne sous la main à qui la confier et qu'après tout, ça revient moins cher qu'un psy et que quand on a envie de s'entendre parler, on peut bien se contenter de se regarder écrire.
Mais peut-être aussi cette soudaine poussée de volonté autobiographique est-elle liée à la cause même de mon si long silence en ces pages. Peut-être me suis-je rendu compte du ridicule et de la vanité de ma démarche en étalant publiquement ici mes idées faciles, mes bons mots et mes pensées intimes. Peut-être ai-je enfin fait le deuil d'un blog visité et intéressant qui que ce soit d'autre que moi, où l'emploi de la deuxième personne aurait eu une raison d'être autre que la pure rhétorique. Si la première phase de ce deuil fut le désintéressement, occulté de manière assez pratique par l'excuse d'un manque de temps ayant entrainé une perte du réflexe de venir ici noter mes excentriques raisonnements périodiques, la seconde en est sans doute de finir par le considérer enfin comme ce qu'il est et le traiter comme tel : comme le fond du tiroir où vient s'échouer ma plume pour mon propre et seul plaisir, et non pour l'hypothétique appréciation d'un lecteur improbable égaré en ces pages et nouvellement pétri d'une admiration aussi béate que naïve à mon endroit.

Bref, pour en revenir à mes tests de personnalité et aborder la partie de cet article qui ne présenterait réellement aucun intérêt, même pour un mythologique lecteur régulier de mes tribulations bloguesques, je suis troublé. Il s'avère que deux tests relativement différents et d'origines distinctes, chacun débordant de prétentions socio-philo-psychologiques sous-jacentes, me diagnostiquent en gros la même personnalité.

Pour faire court, ils me servent grosso modo le profil type de l'intello associal.
Je serais quelqu'un de très curieux, analytique, éprouvant un fort besoin de comprendre et de décortiquer un peu tout ce qui l'entoure. Jusque là, je suis plutôt d'accord et, en un sens, presque flatté. Ces résultats vont même jusqu'à m'accuser d'une certaine autosatisfaction, d'une distance émotionnelle et d'un rejet de l'autorité qu'une analyse se voulant honnête m'a bien forcé à déceler en moi.
Là où ça se complique, c'est quand ils veulent explorer mon comportement social, me décrivant volontiers comme un reclu, poussant même le vice jusqu'à prétendre que je préfère écouter plutôt que de parler, que je n'aime pas me mettre en avant, que je suis avare de mes connaissances et de mes observations et que je devrais apprendre à mieux communiquer et à m'exposer un peu plus.

Là je m'insurge ! La démarche de quelqu'un qui va faire ce genre de test n'a-t-elle justement pas pour objet de s'écouter parler, comme lorsqu'on va chez un psy ou qu'on écrit un bouquin, un article ou encore un blog ? Tous ceux qui me connaissent savent sans doute qu'il s'agit là d'un de mes gros défauts, découlant comme la plupart des autres de mon égocentrisme flagrant, de vouloir sans arrêt qu'on s'intéresse à moi. Sinon pourquoi aurais-je créé ce blog pour ensuite m'en détacher dès lors que je me suis rendu compte qu'il n'intéresserait personne durablement ? Pourquoi m'efforcerais-je, comme toi sans doute, d'élever la voix en soirée dès que j'ai l'impression d'avoir quelque chose de vaguement intéressant à dire ? Pourquoi me donnerais-je tant de peine à contredire ouvertement ceux avec qui je suis en désaccord, ou à renseigner ceux qui me demandent mon avis ? Ces tests n'ont-ils donc pas vu tout l'orgueil dont devaient regorger mes réponse, à peine camouflé sous un nuage de curiosité et ma sempiternelle distance émotionnelle ?

Quelque part on a quasiment tous besoin d'attirer l'attention. Peut-être en ai-je un peu plus besoin que les autres, ou peut-être l'avoué-je tout simplement plus facilement. Quoiqu'il en soit, je dois reconnaitre que de tous les défauts dont je m'avoue être affublé, c'est sans doute celui que j'ai le plus de mal à assumer et qui me procure le plus de honte, peut-être à cause justement de sa déplorable banalité.
Le serpent se mord encore une fois la queue. L'originalité est devenue un tel garant de l'intérêt d'une personne que nous cherchons tous à l'atteindre. Du coup, rien n'est plus commun que de vouloir être unique, et cette seule volonté suffit à nous maintenir dans notre fadaise. De même que j'ai dû me rebeller contre ma rébellion, vais-je devoir en son nom tourner le dos à ma recherche de l'originalité et de l'intérêt d'autrui ?
Fort heureusement non, car cette banalité est un moindre mal face au réel drame des sociétés humaines, où bon nombre de simili-individus s'acharnent encore à se fondre dans la masse et n'ambitionnent qu'à tout faire comme le voisin en une attitude à la source même de l'immobilisme qui a miné notre progrès et décoré les plus sombres heures de notre Histoire.

1 commentaire:

  1. tu as tout a fais raison sur certains points mais dsl de te dire ça mais t'es pas une personne qui attire l'attention sauf quand tu as un truc a dire enfin moi je t'es connu comme ça aprè tu as du changer mais je n'étais pas là!!!!!

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