mercredi 27 février 2008

Les hommes contre les femmes (et inversement)

On a souvent tendance à assimiler bêtement le début du choc des sexes à la montée du féminisme et au raccourcissement des jupes de l'après-guerre. Mais je suis de ceux qui pensent que cette lutte remonte aux prémices de la vie en couple. La raison de cette confusion est sans doute que, jusqu'à une époque récente, les femmes avaient l'intelligence de mener, et bien souvent de gagner, cette bataille en face-à-face, à l'abri des murs du foyer conjugal. Au lieu de cela, elles ont désormais choisi de transformer cette guérilla anodine en une gigantesque bataille rangée à ciel ouvert, nous bombardant en masse de leurs discours culpabilisants d'un politiquement correct tellement sirupeux que la plupart d'entre nous a opté pour la rémission immédiate, laissant à ces dames le soin d'en choisir elles-mêmes les conditions.
En effet, quelle sorte d'odieux machiste oserait contester publiquement aux femmes le pouvoir de définir elles-mêmes les termes de l'égalité des sexes ?

J'entends déjà les objections s'élever et les critiques fuser. Pourtant non, madame, je ne suis pas sexiste. Je suis quelqu'un qui a le plus profond respect pour la différence et qui ne voit dans cette histoire d'égalité des sexes que le miroir aux alouettes qui nous éloigne chaque jour un peu plus de l'harmonie communautaire.

J'en profite pour signaler discrètement que ce sont souvent ceux qui prétendent avoir le plus de respect pour la différence qui cherchent le plus à l'escamoter, voire à la renier purement et simplement. Et bien pas moi, et j'entends bien exprimer ici, comme la Constitution - dont le fait qu'elle ait été rédigée, et fort bien, par des hommes n'a aucun rapport avec mon argumentaire à venir mais me vaut le plaisir d'imaginer le rictus de dégoût qu'une remarque aussi sexiste t'aura sans nul doute inspiré - m'en donne la liberté, tout le ridicule qui entoure cette fameuse lutte contre l'oppression phallocratique.

Je pourrais assez facilement, et je le ferai sans doute dans un article ultérieur, me lancer dans une liste exhaustive et un commentaire rigoureux des nombreuses différences psychologiques et cognitives existant entre hommes et femmes, mais je préfère me concentrer ici sur l'opposition des genres.

S'il est indéniable que, jusqu'à un passé récent, on a toujours refusé à la Femme l'accès aux fonctions politiques et militaires, celles qui comptent dans l'Histoire avec un grand H, il me parait illusoire de s'imaginer qu'elles n'y ont pas pris part, et que les positions de nombre de femmes ou de maîtresses de chefs d'état, ou de maîtres de guerres, n'ont eu sur notre chronologie une influence plus que dominante. Et si on peut effectivement arguer qu'elles n'en ont jamais reçu la reconnaissance, je rétorquerai qu'elles en ont néanmoins obtenu toute la satisfaction sans jamais avoir à en assumer la moindre responsabilité. J'ajouterai même, et on ne me reprochera pas de prendre le risque de surestimer l'intelligence de nos douces moitiés, qu'elles en étaient certainement très conscientes, que cela leur convenait tout-à-fait, et qu'on ne doit qu'aux développements récents de l'apprentissage de l'Histoire dans une école obligatoire les velléités qu'elles montrent aujourd'hui à se mettre en lumière de manière à figurer dans les manuels.

Je ne contesterai pas non plus l'injustice des différences de salaire à poste égal, ni du fait que, pour des raisons physiologiques évidentes, il y a encore aujourd'hui beaucoup plus de violeurs que de violeuses.
Qu'on me dispense en revanche des discours laxatifs sur la mésestimation de l'intelligence des femmes et le scandale de la femme-objet en petite tenue sur les affiches publicitaires.
Que ce soit dans l'art ou la culture populaire, la femme a toujours été le symbole, l'incarnation de la beauté. Il aura fallu quelques milliers d'années pour que Michel-Ange créé un équivalent masculin à la Venus de Milo. Et penses-tu pouvoir me citer un équivalent masculin comparable en notoriété à une Miss France, garante aux yeux du monde de la beauté française ?
Pourquoi cela ne suffit-il pas aux femmes, et pourquoi nous convoitent-elles tant la représentation habituelle, pourtant beaucoup moins ostentatoire, de la sagesse à barbe blanche ? Faut-il donc, mesdames, que vous vous appropriiez absolument toutes les vertus ?

Quant aux préjugés qui veulent qu'aujourd'hui encore, les femmes soient astreintes à une critique plus aisée que les hommes, je demande à voir. S'il est vrai qu'on pointe plus facilement du doigt la légèreté dans les mœurs d'une femme, les hommes ont eux aussi tout intérêt à surveiller leur comportement.
Si les uns comme les autres sont prompts à traiter de pute une femme mettant trop sa féminité en avant, des écarts de comportement comparables vaudront à un homme la qualification, au mieux de faible, et au pire de pédé.
Et voilà que les défenseurs des homos viennent se joindre aux chiennes de gardes pour me fustiger. Comment j'ose insinuer que les désignations de "prostituée" et d'"homosexuel" peuvent être également dégradantes ?
Et bien j'affirme que l'une comme l'autre relèvent d'une connotation également péjorative dans l'inconscient collectif respectif de chaque sexe, tout aussi injustifié pour l'un que pour l'autre. Ce qui fait que ces désignations sont dévalorisantes c'est en fait exactement la même chose : notre bonne vieille morale chrétienne, qui condamne chaque représentant de ces deux castes à brûler dans les flammes éternelles. Et les asso d'homos comme de bonnes femmes seront certainement d'accord avec moi sur le fait que ce genre de considérations culturelles et religieuses, sans justification rationnelle, n'a pas sa place dans une civilisation laïque telle que la nôtre.
Que les femmes qui se plaignent d'être limitée dans leur extravagance vestimentaire et dans leurs attentions envers la gente masculine sous peine de voir leur vertu (d'ailleurs ce mot a-t-il encore un sens de nos jours) remise en question se mettent un peu dans la peau d'un Homme et se demandent si elle aurait plus de marge concernant l'habillement et les manières avant de voir leur sexualité questionnée.

Et puis d'ailleurs, le sexisme n'est-il pas la plus justifiée des ségrégations ?
Il y a beaucoup plus de différences entre un homme et une femme qu'entre un noir et un blanc, un occidental et un oriental ou même un hétéro et un gay, que ce soit sur le plan physique, psychologique et même sur certains points du système de valeur.
Bien sûr, aucune forme d'intolérance face à la différence ne trouve réellement grâce à mes yeux. Mais peut-on encore parler, à notre époque, dans nos pays civilisés, d'oppression de la femme ? Les hommes oppriment-ils vraiment plus les femmes qu'ils ne s'oppriment entre eux ? Peut-être devrait-on juste se rendre compte que ce qu'on taxe d'inégalité n'est en fait que de la différence; une différence de préoccupations, de priorités, de compétences (je ne dis pas ici que l'un est généralement moins compétent que l'autre mais bien que nous ne sommes pas compétents dans les mêmes domaines) qui amènent chacun des deux genres à prendre la place qui lui convient le mieux tout en continuant à trouver l'herbe plus verte en face.

Évidemment, certains passages de cet article sont à prendre au second, voire au troisième degré, comme d'ailleurs beaucoup de ceux touchant à ces sujets sensibles où la médiocrité de mes envolées lyriques et mon effervescence presqu'enfantine dès qu'il s'agit de choquer entrainent souvent ma plume à dépasser ma pensée dans un élan de provocation pas toujours bien maîtrisé. Mais en le relisant honnêtement et sans préjuger d'avance que je suis un sale con outrecuidant, tu te rendras compte que derrière le ridicule et l'énormité se cache un bon fond de vérité.

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